L'obsession de la pollution
Un matin d'été, j'avais accepté une partie de pêche. Nous étions dans le bateau, entassés les uns sur les autres: mon voisin allumait cigarette sur cigarette. Tout en soufflant sur nous d'épaisses volutes de fumée, il se lança dans des considérations sur la pollution, les déchets atomiques, le veau aux hormones, bref tous les clichés des magazines de grand tirage. Je ne suis y tenir et lui dis que ses cigarettes rendaient pour lui, mais aussi pour ses voisins, l'air de cette journée de vacances plus malsain que celui de la ville la plus industrialisée; que l'essence, l'huile, le bruit du bateau étaient plus polluants pour les estivants de la plage voisine que n'importe quelle usine. Il fut surpris. Pour lui, la pollution c'étaient les autres. Il ne pouvait croire qu'il était 《pollueur》. Rentré sur la plage, je contai cet incident. On me critiqua. Comment osez-vous, me dit-on, comparer la fumée de quelques cigarettes à la laideur, à la crasse de certains faubourgs? J'essayai d'expliquer que la saleté des murs n'influençait pas l'état des poumons et que, pour eux, seul comptait ce qui s'y était déposé, c'est-à-dire ce qui avait été inhalé. Il est, en fait, difficile d'imaginer que ce qui est agréable puisse être malsain. De plus, il est tentant de se déculpabiliser en mettant la société à l'origine de tous les maux.
----Refus du réel
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